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Maudite petite galette cd. Ne pouvant accueillir que 80 minutes ce petit rond réduit nos possibilités, dont celles de garnir nos compilations, quitte à forcer, comme on le faisait petit sur notre coffre à jouets pour en mettre toujours plus à l’intérieur. Par sa faute, Chapi Chapo n’est pas sur notre volume 16 de nos compilations, des secondes de trop pour cette musique qui pourrait paraître comme minimaliste, c’est un comble. Déjà hottons cette idée de nos têtes, « Chuchumuchu », n’est ni un précis sur le minimalisme, bien au contraire, et il n’est pas non plus une variante du Hakka. Avec une base constituée de jouets d’enfants, Chuchumuchu est tout à la fois une symphonie enfantine à usage des grands, mais aussi une perle pop à l’usage des petits. En dix sept morceaux composés de chansons ou de simples virgules musicales, ce nouvel album de Chapi Chapi & Les Petites Musiques De Pluie, s’éloigne de l’univers très enfantin de Ayerbe, pour titiller Pascal Comelade. Onirique, cette musique évoque le mercredi après midi, les gouters à la confiture dégoulinante, les fins de vacances et ses séparations entre des copains de jeux, ses soirs de septembre quand la lumière change, quand la pluie recommence à tomber et que les cartables sentent le cuir. Epaulé par Ros Murray, GaBLé ou encore Bacanal Intruder, Chapi Chapo signe un disque ambitieux mais dénué de toute rigidité. On y perçoit dés choses qui prennent leur source dans l’enfance, mais qui semble cheminer bien plus loin que notre mort très probable. Des gouttes d’eau tombent devant un soleil tout rond, et la magie opére, les couleurs arrivent, comme annoncées par « Screaming fire Ghost ». Des instants magiques comme celui il y en a d’innombrables dans « ChuChumuchu », une petite galette qui nous fait plus que du bien.