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  • 29 août 2011 /
    Stupeflip
    “The Hypnoflip Invasion” (Site)

    rédigé par gdo
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Mourra, mourra pas, toujours est il que le C.R.O.U. m’aura au moins une fois fait l’honneur d’une compilation ADA. En 23 volumes, c’est probablement le choix le plus tendu. Si j’en juge les attentes des habitués du téléchargement gratuit et légal version Gdo, ce style musique a autant de chance de contenter le lectorat d’ADA que Bayrou a des chances de passer un tour de présidentiel.

Après les deux premiers albums qui avaient éclaboussé le rap français ronronnant et buvard d’un rap amerloque aussi crédible qu’une chanson des enfoirés la main sur le cœur, Stupéflip semblait avoir été aspiré définitivement dans une faille spatio temporelle portant des noms aussi barbare que Pascal Négre ou autres détenteurs de la crasse auditive en boite. Six ans, qu’est ce que six ans sur l’autel de l’histoire du C.R.O.U., rien à vrai dire, sauf que nous nous emberlificotons dans les dates, ces écrits certainement apocryphes doivent incomber de la même main qui écrira des années plus tard le livre sans nom. Revenons à la musique, et allons y franco, sur les quatre premiers morceaux, stupeflip signe l’album de l’année, et avec « La Menuiserie » le tube à la « Numb », le tout accompagné par un clip qui pourrait nous mettre mal à l’aise, ou nous donner des envies capillaires nouvelles.

« The Hypnoflip Invasion » ensuite s’engluera. Ne pouvant tenir après tant d’années dans en sourdine, le groupe balance plus que de raison, oscillant entre le bon et le moins bon, le fin et le plus bourrin, mais avec, oh là grande surprise une mélancolie évidente provoquée par une nostalgie à l’époque où Jacno entre autre régnait sur l’écriture alternative française. La mélancolie et pourquoi pas l’autobiographie ? « Gaelle » ? « Le Spleen Des Petits » ?, l’ultra tubesque « Le Cœur Qui Cogne » comme si Lio revenait de l’enfer télévisuel, pouvant donner à manger à ses mioches sans se fourvoyer.

Alors soyons clair nous sommes à une bonne année lumière de Will Oldham, ne cherchez pas une connexion avec Jean Bart, et n’y voyez pas là l’ombre tutélaire de Leonard Cohen. Non Stupeflip c’est Stupeflip, un truc bizarre qui fait mal à la tête suivant l’heure d’écoute, mais qui peut faire un grand bien. Ce retour si il ne tient pas la distance, confirme malgré tout que Stupeflip est la seule alternative possible au H.I.P H.O.P. le décalage avec. Stupéfiant, Touchant, Décapant.