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Vous sentez ce vent nouveau qui souffle dans nos oreilles ? C’est The Breeze…

Ces quatre jeunes Bordelais sortaient, il va bientôt y avoir un an, leur toute première création sur leur page Bandcamp. Il s’agissait de Volubilis, une sorte de mini-EP regroupant 3 titres totalisant ensemble à peine 12 minutes.

Une sortie tellement discrète qu’elle aura mis près d’un an avant de parvenir aux oreilles d’ADA. Une sortie imparfaite aussi ; qui peut paraître fade de prime abord, voire carrément inintéressante.

Mais alors pourquoi parler de nouveauté ? Et même, pourquoi en parler tout court ?

Eh bien parce que, sans véritablement être en soi un chef d’œuvre, ce Volubilis pourrait pourtant bien annoncer l’émergence d’un nouveau souffle en matière de rock alternatif francophone.

Malheureusement, seul l’auditeur volontaire et persévérant, voire indulgent, peut s’en rendre compte. Les défauts de ce mini-EP sont en effet suffisamment gênants pour donner envie de détourner l’oreille dès le début : l’enregistrement est caverneux, manque de puissance et de clarté et semble globalement avoir été fait avec du matériel de mauvaise qualité, la batterie manque cruellement de technique sur certains passages (à 02:22 sur L’infante, tout particulièrement), l’artwork est simpliste et ne parvient que laborieusement à produire son effet, etc...

Cependant, il serait dommage de se détourner ainsi de The Breeze et de ce que ces quatre garçons ont en réalité à offrir. Car si, au lieu de se focaliser sur les défauts, on prête une oreille attentive aux sons de leurs trois morceaux, à leur musicalité, leur ambiance, à leurs paroles énigmatiques et au mystère de la voix d’Etienne Duteil (chanteur principal du groupe), on parvient à filtrer les imperfections… et la magie opère !

A ce moment, on réalise que ces morceaux dégagent vraiment une atmosphère qui leur est propre et que ça doit être vraiment prenant d’entendre ça en live. On s’imagine alors dans l’atmosphère granuleuse et saturée d’un café-théâtre ou d’une petite salle de province ; là où public et scène se confondent presque et ne font même plus qu’un par l’intermédiaire des vibrations de l’air, comme un gros cœur battant à lui seul pour toute la ville… Alors, ensemble avec la foule qu’on s’est imaginée autour de soi, on pénètre dans leur univers…

On prend enfin pleinement conscience des pulsations de la batterie, des soubresauts inattendus et intrigants des guitares et du violon qui rythment les morceaux, et que vient saupoudrer la voix à la fois mélancolique et suave du chanteur. Cet univers nous semble hostile et inquiétant mais, guidé par cette petite brise légère, on s’y laisse transporter et ravir…

A vous de voir maintenant si vous estimez nécessaire de soutenir ces artistes en leur achetant ces morceaux ou simplement en les téléchargeant gratuitement et en en parlant autour de vous. Ce qui est certain, c’est que si vous les voyez un jour à l’affiche d’un concert ou d’un petit festival, vous ne perdrez certainement rien à tenter l’expérience.

Cela vous permettra en tout cas de patienter avant la sortie toute proche (et qui fait que cette chronique tombe bien, en fin de compte) de leur nouvel EP intitulé Vapeurs mécaniques prévu pour avril 2013. Un nom qui donne déjà envie rien qu’à l’entendre ! Après un an, on imagine déjà tous les progrès que le groupe aura réalisés et on est impatient de découvrir si la brise y a gagné en vigueur.

Bref, à surveiller absolument !




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