Il y a d’abord eu la méprise. Ne faisant pas attention à l’orthographe, j’ai cru au retour du chanteur toulousain ingénieur en écologie (un truc du genre) qui a du sortir un album (sur la pochette il avait un t shirt bleu il me semble, et Bernard Lenoir en était fan, moi pas, mais je l’ai quand même gagné en repérage). Ensuite il y a eu la surprise et le scepticisme.
Surprise car je ne m’attendais donc pas à entendre comme un retour de Bed en apesanteur. Scepticisme car la peur de devoir écouter une énième redite des morceaux mélancoliques et souvent faussement pas emphatique (c’est lourd comme phrase) de Radiohead. La surprise est donc bonne, pas de chanteur façon Vincent Delem ou Benabar. Non chez Static Observer on chante, et plutôt très bien, en anglais.
La voix est un des arguments principaux de « Observer », sans jamais en faire trop comme Nicolas Leroux a pu le faire sur le premier Overhead, il vole au dessus des compositions qui semblent elles s’adapter à ce présent. Pour le scepticisme on pourra toujours pinailler et souhaiter au groupe de s’émanciper de ces constructions lentes et léchées, légèrement parasitées par des touches électroniques ou des instruments en phase d’accordement. Mais l’ombre des écolos d’Oxford est vite chassée par les nuages que portent ces chansons. Car en dépit d’un chant aérien et cristallin, la lumière n’est pas invitée, ou rarement dans ces chansons qui tutoient la mélancolie et parfois l’effroi (on entend des descentes de cordes comme chez Portishead).
Static Observer aurait peut être gagné à jouer avec les reliefs, avec des variations dans la densité du son, chose qui arrivera sur le dernier titre, morceau instrumental inquiétant. A n’en pas douter que dorénavant le S ne sera que la majuscule de ce nom, celui d’un groupe que Bernard Lenoir aurait repéré avec plaisir. Caresses à l’œil pour les oreilles.