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Je me lance à la découverte de 16Pac avec leur nouvel ep. Alors tout d’abord, je me fais un exercice d’interprétation un peu débile, avant d’avoir le disque. Mais qu’est-ce que ça veut dire 16Pac ? Je fais des plans sur la comète...des fans de Sixteen Horsepower et de 2Pac ??? Le top pour un chroniqueur, s’assurer une légitimité en plaçant un groupe magistral tout en s’achetant grâce à un autre bien commercial une occasion de réfuter son snobisme pour se prévenir des critiques...

Mais voilà, mon intro est avortée car ça n’a rien à voir, il s’agit de là où habitait le guitariste. On commence donc par foirer mon introduction et on m’invite dans ce nouvel ep par "Understand well". Alors je ne leur en veux déjà plus car l’invitation est belle. 16Pac a cherché depuis leurs débuts à développer leur singularité et ce nouvel ep en constitue une marque évidente. Le son a un côté feutré par moment qui appelle à l’évasion au gré de cette voix encore une fois particulière et parfaitement maîtrisée. L’heure est à la construction de l’atmosphère qui prend vers 2mn30 une très belle tournure mélodique, limpide (pas d’abus de pistes : guitare/basse/batterie/voix et effets), rock lent croisé de trip hop dans le fond. Du trip rock ?

Impression confirmée par "Armenian rhapsody" qui monte tout de même le tempo et offre une dynamique intéressante, appuyée encore plus à la fin par les claviers plus présents. "Sinking" m’aide à mettre des mots sur mes impressions : en fait 16Pac réussit à la fois à creuser sa singularité tout en restant accessible, travaillant donc à des motifs qui pénètrent facilement dans nos mémoires, appelant à la réécoute. Le son très naturel laisse un ressenti live organique bienvenu et permet aux belles mélodies (atout premier du groupe) de vivre. "California Girl" a un côté pop-rock 90’s qui me plaît particulièrement, et qui va bien au groupe qui plutôt que d’en avoir quelque chose à foutre de ce qui se fait, fait ce qu’il aime et bien. Il y a donc un côté nostalgique dans ce disque, que ce soit dans le son ou dans l’approche alternative d’un autre millésime, chatouillant parfois le post-rock (notamment l’envolée instrumentale finale de "California Girl"). Quelque chose d’honnête, de sincère, jusque dans ce titre évocateur. 16Pac plonge dans sa passion la tête la première, et n’est pas prêt de se noyer en suivant sa voie.

Et si "Cudding" est un beau morceau confortable, c’est aussi parce qu’on se sent comme en train de flotter, en apesanteur, portés par leurs vagues mélodieuses. Des vagues qu’on espère retrouver bientôt, surtout si elles reprennent là où "Snowflakes" nous laisse, avec ses courants forts, apaisés mais aussi soulevés par cette session.




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