Après des années de succès et une carrière sous le Label Barclay, Deportivo a du remettre les choses à plats, redistribuer les cartes, ou pour le coup les dominos, et repartir de presque zéro pour entamer une nouvelle partie.
Nous sommes donc en 2013 pour ce retour et le groupe semble devant un nouveau défi, peut être le plus difficile, se reconstruire, écrire une nouvelle histoire. Celle ci ne se fera pas sur un coup de dés, plutôt à l’aide des dominos, soit sur une table en un contre un, soit en construisant un édifice à la vie éphémère, le temps que le premier fasse tomber tout le reste, comme une vague qui submergerait une plaine. Les dix titres font mouche, chacun ayant sa spécificité, son identité propre, mais se rassemblant comme une famille disparate, avec un lien évident. On retiendra parmi les tubes potentiels « Domino », « Toutes Les Choses » et son refrain addictif qui devrait ne pas passer inaperçu, morceau taillé pour la scène avec un public totalement réceptif. On retiendra « En Ville » qui n’est pas sans nous rappeler le « Sparkles » du Wedding Present sur le sous estimé « Watusi », on adorera « Both On The Same Boat » titre franco anglais, qui commence comme un morceau d’Indochine pour progresser vers quelque chose de miraculeux, une ballade bucolique et mélancolique, comme un pull doux et chaud que nous porterions pour une ballade dominicale avec l’amour au bout de nos doigts. Dans la série des réussites « Dans Ta Chambre » et ses claviers sautillants, comme si les Doors avaient fait de la gymnastique dynamique plutôt que de la defonse. Et la fin « Chez Toi » dans la même veine, clôturera de fort belle maniére un disque qui s’écoute avec un plaisir naïf, sans cesse renouvelé, une chanson pop rock française qui ne se prend pas la tête, et qui a le mérite d’aérer la notre.
Le groupe ne croyait pas si bien choisir ce titre, car oui l’album submerge tout, étant probablement le meilleur album pop de langue française de l’année. Les instrumentaux sont des réussites, les textes redondissent dans nos oreilles via des refrains placés avec la dextérité du constructeur d’un plateau de dominos complexe. A deportivo la couronne (je ne pouvais m’en empêcher)