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Quelques mois après l’album Nous n’y trouvons que le doute, Florent Paris (alias Hors Sujet) en propose déjà la suite. Le musicien étant plutôt perfectionniste, très attaché à la valeur temps, on imagine ainsi que Déclin s’envisage telle une forme de libération après les complexes architectures du précédent disque. Florent : « Cet EP a été fait dans l’ombre de "Nous n’y trouvons que le doute", assez étrange (outre le fait de répartir deux genres de travail sur une même durée) quand on considère que le CD m’a pris énormément de temps et d’énergie, mais qui au final s’explique pour plusieurs raisons. Je n’ai encore pas considéré faire un side-project avec d’autres musiciens, et faire un EP un peu "en cachette" (parce que c’est réellement le cas, je n’y voyais aucun aspect marketing pour s’afficher en gros producteur de musique) m’a toujours fait sentir une sorte de défouloir. Le petit frère qui n’a pas trop son mot à dire. » Un défouloir qui poursuit néanmoins les ambiances mélancoliques, tristes mais lumineuses du compositeur. Avec des variantes, une colère moins immédiate, l’apport de nouveaux instruments : « Etonnamment, il est vraiment dans une autre direction. Moins dark que "Nous n’y trouvons que le doute", presque optimiste sous certains aspects, mais pour moi énormément plus ancré de nostalgie. » En effet : Déclin, inversement au très torturé Nous n’y trouvons que le doute, détient une chaleur boisée, une forme d’instinctivité plus affichée.

Retour sur la genèse de l’EP : « Pendant l’année 2015 (où, pris par d’autres projets, je mettais des fois la production du CD un peu en pause), je m’accordais quelques semaines à l’écriture, composition et enregistrement de "Déclin". J’ai traversé une belle période de questionnement et de remise en question au niveau de ma musique vers la fin de l’année, et précipiter quelques idées sur le papier était bien sûr une excellente catharsis ; vouloir produire une sorte de panorama de tout ce qui me passait par la tête était évident à ce moment-là. Puis le sortir rapidement, chose que je ne fais que très rarement. » Du coup, comment s’organisa l’ordre des titres ? « "We Are Liars" a été enregistré au tout début (voire fin 2014), juste après le morceau "Déclin" (le défouloir total), et le reste de l’EP s’articule autour de celui-ci, même si on m’a déjà demandé si c’était autour de "Déclin" que les autres trouvaient leur sens. J’avais la trame de la première piste "Derrière eux, la brume" depuis longtemps, que j’avais déjà testée lors d’un ciné-concert sur des images, mais qui manquait d’une vraie suite logique à cette sensation de flottement qui dure, comme un petit besoin d’apesanteur avant la colère. Pour finir, "Stettin" a été enregistré en dernier, à mon retour d’un voyage en Allemagne, les pieds dans la neige et le cœur lourd. Presque dans l’instant, encore dans l’émotion brute qui persiste. »

À l’instar d’un JL Prades, Hors Sujet utilise la musique afin de retranscrire certains méandres intimes. Un travail qui navigue constamment entre le cœur et le cerveau. Florent : « Comme la plupart de ce que je compose et enregistre, tout part d’une libération. Quelque chose de très égoïste sur certains aspects : vouloir mettre précisément en musique ce que mon cœur me dit. Et j’aime beaucoup cet EP car il représente vraiment cet aspect-là. Des souvenirs très précis, très encrés dans ma mémoire, à des instants très importants et très marquants, qui restent et qui continuent de me faire chavirer quand j’y repense. » Contagieuse libération…




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