M’apprêtant à poser des mots sur des écoutes successives et peut être pas totalement attentives de ce « Ratworld » me voici sujet à une curieuse question. Mais n’aurais je pas déjà parlé de ce groupe dans un passé par si lointain, ou c’est juste que ce son est comme MON son, celui de l’époque où je ne savais pas encore que la mutuelle serait de plus en plus onéreuse avec l’âge.
Un coup d’oeil rapide dans le moteur de recherche lent de notre bon vieux ADA, et bingo, test pré- diagnostic Alzheimer rempli avec brio. Le précédent EP avait connu les affres de ma syntaxe imparfaite et dénuée d’une quelconque envie d’en faire plus que ce que le disque propose.
Toujours frileux à l’idée d’écrire de nouveau sur un groupe que je venais donc à peine de chroniquer, j’éprouvais une forme de scrupule à le laisser en plan, probablement allongeant la longue liste des albums jamais chroniqués.
L’autre scrupule aurait été de reprendre à l’identique la précédente chronique, car je ne pouvais guère dire plus, guère dire mieux que ce que j’avais déjà dit. Que ce groupe aurait cartonné dans les années 90. Qu’il aurait eu le triple adoubement des fans de My Bloody Valentine, de Pavement et de Sonic Youth, sous le haut patronage d’un Bernard Lenoir qui plutôt que de participer à des brocantes sur la plage de Biarritz avant de piquer une tête dans l’océan, aurait invité le groupe dans un studio 105 résonnant aussi bien qu’un soir de session des Posies, de Lush ou encore des Breeders.
Leeds avait enfanté le nouveau Cantona, la ville nous offre un nouveau bain de jouvence, pas révolutionnaire, mais qui a le don de nous donner encore et encore envie d’écouter de la musique pour les tripes.