Quel bazar que ce douzième album des Deerhoof ! On n’en attendait pas moins de l’équipe qui a sorti cet opus en novembre 2014 (on est un peu en retard) et que les critiques ont observé avec curiosité. Album génial ? Sans Prise de risque et dans la tradition du groupe ? Ou objet tenant de la pata-physique, encore une fois burlesque, aux multiples influences difficilement classables ?
Le nom de l’album est déjà assez ironique, La Isla Bonita, et à le lire on a tout de suite le tube des années 80 de Madonna. "Tropical the island breeze / All of nature wild and free / This is where I long to be / La isla bonita" ("La brise tropical sur l’île / La nature, sauvage et libre / C’est là où je veux être / La belle île"), oui, je vois que vous hochez déjà la tête (et que vous me détestez un peu). L’album est ainsi conçu, pop, punk, noise, avec des tubes qui vont à toute vitesse (l’amusant Paradise girls), des quasi instrumentaux (Black Pitch), des morceaux presque plus tendres quand on mord dedans (Mirror Monster). L’histoire raconte que l’album a été enregistré dans la cave du guitariste en une semaine, peut-être pour dire aux éventuels détracteurs qu’à 20 ans, un groupe indé sait garder la fraîcheur de sa jeunesse.
Pour ceux qui suivent depuis longtemps le groupe, c’est un album assez honorable dans sa discographie, et pour ceux qui le découvrent, une bonne porte d’entrée.