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Hymns ? Pied de nez humoristique ou aveu d’impuissance ? Car effectivement, voilà longtemps que Bloc Party n’a pas écrit un… tube – du moins une chanson capable de faire palpiter les cœurs tout en provoquant un zeste d’émotion. Soyons même un peu salauds : depuis les singles « She’s Hearing Voices » et « Banquet », puis un premier album assez prometteur à défaut d’être génial, Kele Okereke et sa bande n’ont jamais retrouvé la saveur indie-pop de leur début. Pire : se vautrant dans une électronique parmi les plus maladroites, Bloc Party, ces précédentes années, ne valait plus grand-chose – pour ne pas dire rien – sur l’échiquier rock.

Ce cinquième album, durant un gros premier tiers, confirme aisément l’attendue mise à mort : bidouillages embarrassants, grattes en roue libre, électro soul mollassonne… On pense à un Damon Albarn soudainement paresseux, à un Martin Gore en pleine sieste dominicale. Et ce n’est pas le désastreux single (très mal nommé) « The Good News » qui ravivera l’attention des anciens fans déçus. Affaire classée ? Pas sûr…

Si Bloc Party semble actuellement éprouver une certaine aversion pour les guitares (elles sont ici placées à dose homéopathique), le groupe délaisse néanmoins (et fort heureusement) les beats petit bras et la new wave rétrograde. En sus et place d’une électro particulièrement désuète, Kele Okereke et Russel Lissack (rejoints par deux nouveaux membres) optent aujourd’hui pour une approche synthétique aux épurées vertus. Cette recherche d’équilibre entre pop (tendance RnB) et ambient a certes énormément de mal à trouver l’envol espéré, mais quelques titres éveillent la curiosité : « Fortress » et « Different Drugs », dont la glaciation sonore s’accorde plutôt bien avec la voix chaude de Kele ; « Into The Earth », comme une chute de studio du dernier Blur ; voire, avec indulgence, la ballade « Exes » (une bonne Face B pour l’actuel Depeche Mode)… On placera dorénavant la simili réussite « Silent Alarm » sur le compte du hasard et de la jeunesse fougueuse, mais pas au point d’affirmer que Kele est Party sans dire au revoir.




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