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Strange Milk ? Un nom parfaitement adapté aux sonorités conçues par le quatuor lyonnais. Milk : en effet, cette musique coule de source ; elle baigne dans une douceur, dans une forme d’évidence qui aiguille l’auditeur vers La Voie lactée. Strange : comme chez Anton Newcombe (principale référence de l’album), Lucien, François, Robin et JD conservent une spontanéité génialement brinquebalante, le souhait de ne pas trop polir les angles, de conserver l’attitude franche et frontale. En résulte une collection de tubes qui traînent la patte, faussement désinvoltes, libres et très aériens.

Si l’on devine évidemment un certain amour pour le psyché, aucune dérive baba pas cool chez Strange Milk. Branché sur la « paresse » d’artistes ou formations 90’s tels que Beck (celui de Mellow Gold) ou Pavement (celui de Crooked Rain), le groupe confronte une science pointilleuse du songwriting au besoin du laisser-aller. Recette idéale : d’une part, les dix titres confectionnés sidèrent par leur velours pop, leur façon d’agripper et de choyer l’auditeur ; sauf que, chez Strange Milk, l’écriture refuse d’en foutre plein les oreilles, de parader fièrement – cet aspect à la cool, limite fumette, insuffle une belle humanité à des chansons que l’on adopte dès la première écoute.

L’horizon des possibles est ici du genre à faire chavirer les cœurs (« Whatever May Come », en boucle), à brouiller les repères (« Strange And Magic », sur lequel on croit voir ressurgir le fantôme du Velvet Underground), à reconsidérer à la baisse les meilleures sorties françaises des six derniers mois (« Lucid Dreams », encore un nom approprié)… Une deuxième maison d’amour qui susurre, avec toute la douceur requise, le plus réconfortant des « Shine On ».




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