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Memorabilia, c’est le titre inclus dans l’un des meilleurs albums de ma jeunesse, œuvre magna des Soft cell "Non stop erotic cabaret", grandiose Marc Almond. Quelle relation avec The Sandcherries et leur propre Memorabilia ? Beaucoup plus qu’il ne parait. Je crois même que l’excentrique Marc serait ravi de ce Memorabilia du futur (le disque est de 1981, tout ce qui est après, est futur). Tout d’abord, au point de vue froidement technique, l’intelligence de l’usage du clavier comme décor a la chanson, c’est celui qui donne la température, le paysage et l’instant. Plus loin, on découvre cette liberté de composition, cette liberté d’exécution, cette liberté créatrice, cette folie d’image, de look, cette douce anarchie, les limites du gout, de l’envie. Outre le titre, ce disque est aussi inventif que le premier des eighties. Ce quatuor parisien, dont le premier Ep. fut chroniqué ici même (je vous invite a y jeter un œil) pourrait nommer des influences de tout temps et tout style, de Tame Impala a Hendricks, des Strokes a Yes, des Pink Floyd a Dead weather. Avec ce magma de noms, il n’est pas étrange de se retrouver perdu dans leurs sons, et pourtant, Ô miracle, ils ont un son, bien défini, bien personnel, bien fait. C’est dans l’onirisme, là où certains trouvent la délicatesse, qu’eux dénichent la puissance. Je crois que l’on découvre vraiment l’ampleur de ce talent en découvrant les clairs obscurs cachés dans chaque titre, car sur des décors vifs, de batteries d’assaut et basse marteau, se traine l’aquarelle sage de la voix –clavier, et une guitare qui s’enrage ou s’adoucit sans avertir, la surprise (outre l’agréable cadeau d’un chant en français d’une poésie vraisemblable et rythmée comme le savent faire les saxons), la surprise est la clef, le surprenant est l’art. Le véritable plus de ce groupe, c’est l’effet de surprise, qui enflamme et givre, qui réveille ou assomme, une manière qui nous laisse croire qu’0ils piochent dans leurs crânes a chaque seconde le chemin que prend le thème, qu’ils improvise chaque éclat, ors donc, qu’ils n’en font qu’a leur tête dans la lune. De là aussi émerge cette douce folie qui remplie chaque chanson, qui sonne comme un coffret musical avec sa danseuse en tutu qui tourne et tourne et tourne, et d’un coup rappelle le claquement des canines de mâchoires de loups, qui choquent et choquent et choquent. Certes cela se rapproche d’un certain psychédélisme, d’un air de fin 60 début 70, même dans certaines tonalité raclée et épurée comme dans un vieux studio de Neil Young enfant, certes des fous comme Zappa s’y retrouveraient avec plaisir pour une katchimba, mais il est tout aussi clair que la technologie a remontée le temps pour y incruster des passages dignes de Bradbury, et un souffle de punk y est resté collé. Juste pour le plaisir de ce voyage intemporel où le sensoriel est mis a épreuve (pour pur plaisir), je vous incite et invite à vous perdre du côté de chez eux, et retrouver cette hystérie, y reconnaitre votre propre Mémorable comme j’y ai retrouvé part de la mienne (celle de Almond, et de milles autres). A suivre…




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