J’aurais pu commencer par vous dire qu’Anaïs a remporté les prix Fnac Talent Scène et Talent Disque au dernier Printemps de Bourges (voir le commentaire de Michel M ), j’aurais pu aussi vous dire qu’après avoir abandonné ses études d’anglais, elle a fait un temps partie du groupe rock Opossum (dissout en 2003), j’aurais pu enfin vous dire qu’elle a passé son enfance marseillaise à imiter Judy Garland, Kirk Douglas, Jackie Chan ou Brigitte Bardot. De tout cela, je ne vous dirais rien, n’insistez pas, c’est comme ça. Quoique, quand on l’écoute de plus près, on se rend compte que tout cela n’est finalement pas si fortuit, et qu’avec ce don inné de l’imitation, mademoiselle Anaïs Croze aurait pu éviter de s’en prendre à la déjà pénible Linda Lemay (Même Si La Vie C’pas Du Foie Gras, ou l’art d’en faire trop), on a déjà connu de meilleures idées pour débuter un disque, fût-il live, fût-il cheap. Heureusement, après cette pantalonnade quelque peu forcée, la bonne humeur naturelle d’Anaïs reprend vite le dessus et c’est parti pour une succession de numéros à s’en décrocher les mâchoires (l’hilarant Mon Cœur Mon Amour, la délirante imitation vocale d’une cornemuse de l’intermède Pendant Ce Temps-là En Ecosse), bien que certains textes souffrent ça et là d’une faiblesse chronique peu flatteuse (Christina). Bref, je pourrais continue à vous disséquer pendant des heures les forces et les faiblesses de ce live pas comme les autres (y compris la vidéo rigolote en bonus), j’ai surtout une énorme envie : découvrir Anaïs sur une vraie scène dans une vraie salle, et c’est bien là le principal mérite du disque, donner l’envie, donner de la joie, donner de l’amour, fût-il live, fût-il cheap.