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IDPNT pour I’d Prefer Not To. A priori rien à voir avec le Batleby d’Hermann Melville (que Jérôme a tout de même fini par lire), ou le titre des légendaires Zabriskie Point.

Quoi que...

IDPNT est une entité à géométrie variable gravitant autour de Jérôme Vermorel. Initialement, d’ailleurs IDPNT, c’était Jérôme, tout seul avec sa guitare, ses pédales, son boucleur et son mur d’amplis. Quelques vestiges vidéos de cette époque révolue sont dénichables sur YouTube.

On commence à le croiser au sein de diverses formation Nantaises à partir de la fin des années 90. Après avoir officié en tant que batteur ou bassiste avec de Newell, Odd Moutain Trio (avec Timothée Démoury qui fondera par la suite Bocage, puis Brome) ou les improbables Michel Fuckers, Jérôme décide de continuer sa route, d’abord seul, puis accompagné. Et pas par n’importe qui, puisque la pour la formation en trio, il s’entoure d’amis de longue date, les talentueux Stéphane Louvain et Eric Pifeteau (ex-Little Rabbits, French Cowboy, La Secte Humaine...). Le trio a sorti IDPNT en 2016, un excellent premier album de rock mélodique et efficace, au son résolument US, à la fois lourd, puissant et énergique, marqué par l’héritage d’illustres ainés comme Dinosaur Jr, Jesus Lizard ou Nirvana (période Bleach).

Mais lorsqu’on a un backing band aussi prestigieux, il faut aussi savoir le partager, et les deux ex- petits lapins sont très sollicités. Mais qu’à cela ne tienne, Jérôme a plus d’une corde à sa telecaster et, suite à la rencontre opportune avec la chanteuse Milie Applepie, il décide de continuer l’aventure en duo : Il lui avait proposé un dernier verre et présenté ses chansons, elle aurait répondu "I’d prefer not to ..."

Milie n’est pas non plus une inconnue puisqu’elle a tourné au sein de Blond Neil Young, un tribute band créé par Stéphane Louvain avec, entre autres, Eric Pifeteau à la batterie. Et si l’on rajoute que le duo prépare pour le mois d’avril un clip tourné par Gaëtan Châtaigner (également ex-Little Rabbits etc., qui a déjà signé de nombreux clips dont La Banane de Katerine), on peut vraiment considérer que la boucle Nantaise est bouclée, et que si c’est bien Jérôme qui pilote, il sait s’entourer de collaborateurs de qualité.

D’un point de vue musical, si les 3 compositions de cet EP restent dans une même veine rock 90’s, les interprétations en duo sont plus intimes, dépouillées et apaisées, dues à l’influence féminine de Milie à n’en pas douter (comme en témoigne la nouvelle version de One More Night, reprise du 1° album). Mais IDPNT reste sans concession, et l’énergie brute de la guitare saturée revient régulièrement à la charge. Chassez le naturel...

Pourtant, si IDPNT reste le projet de Jérôme, Milie lui vole discrètement la vedette. Bien plus qu’une simple choriste, elle magnifie les compositions de son acolyte de ses harmonies vocales. Sa présence au sein du duo devient rapidement si indispensable que les rares moments où elle s’efface laissent un vide parfois désagréable, l’intéressée se laissant habilement désirer. De plus, fidèle au minimalisme de la formation, jamais elle ne s’égare en vocalises obscènes et inutiles. Sur un fond musical sommaire, simplement assuré par la guitare électrique de Jérôme, la richesse mélodique des deux voix constitue le véritable atout de ce duo attachant et original.

Actuellement en tournée dans l’ouest de la France (ils seront en concert les 18 et 19 avril pour "Hors Lits Nantes #13" ), le duo a prévu de sortir un long format avant la fin de l’année. Jérôme assure également que la formule en trio existe toujours et prépare également un nouvel album. Mais à mon humble avis, il va falloir un paquet de couches de guitares distordues pour faire oublier l’absence de Milie Applepie.

À moins que…




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