Présentation du Projet par Emmanuel Mailly :
J’ai pour habitude de sortir des albums tous les 2-3 ans afin de présenter mes pistes actuelles, ça me sert de carte de visite. J’avais envoie de changer de forme et d’offrir une actualité sur l’année. Sur le plan visuel, il réservera des surprises dés le printemps.
Le cycle des saisons est dans la lignée de RodeoRanger. J’ai absorbé depuis quelques titres d’ailleurs, lent, contemplatif, je pense à Down by the river de Neil Young mais version Low+Dirty three ou The Mighty Rio Grande de They will destroy you. Winter Session, Spring Session, etc... seront 4 titres à guitare lent (slowcore ? ) mais avec un gros zeste de travail expérimental en fond sur la matière. C’est là que je dévoilerai davantage mes pistes de travail actuelles : obtenir du son à partir de phénomènes physico-chimiques issues d’expériences/manipulations simples. On retrouvera bouillonnements, sels projetés dans le feu, effervescence, le choc des pierres, frottements des bois. Ce cycle, c’est comme un retour aux sources. Guitare noise forever et shamnisme sonique.
Winter Session :
Comme Brahms et ses 4 saisons ou Luc Besson ou ses contes saisonniers, nombreux sont les auteurs à vouloir prendre la place d’un Gillot-Pétré, essayant là de personnaliser une saison, en images, en sons, sans pour autant devoir servir de générique à la veille d’un changement de solstice. Je fais de l’humour certes (oui les 4 saisons je sais qu’elles sont de Schubert et les films sont de Téchiné) mais pourtant cette histoire de saison ne nous fait pas rire, surtout depuis que nous avons de la neige en été et que nos bras en tombent sans cesse sous les trombes d’eau, elle nous ferait presque pleurer. Alors pourquoi Emmanuel Mailly se lance-t-il dans ce projet, pas si fou, de marcher dans les traces d’illustres prédécesseurs ? Peut-être pour nous donner de nouveaux repères ? À moins que ce ne soit une démarche quasi lynchéenne, celle de nous perdre, non pas dans un magma sonore (car tout ici est plutôt savamment ordonné), mais dans un espace inconnu, vierge de repère, à peine pourrions-nous juger ses craquements comme ceux de la neige sous nos pas. « Winter Session » est une plage sonore, telle un iceberg se détachant de la banquise, suivant un courant l’amenant, qui sait vers des latitudes plus chaudes d’ici le printemps. Les quatre saisons d’Emmanuel Mailly s’ouvrent grandes sous vos yeux.