> Critiques > Labellisés



Le concept est simple, mais pas basique. Deux batteurs, Anthony Laguerre (Filiamotsa, praag ,Noctura...) et Jean-Michel Pires (Bruit Noir, NLF3…) se font face à face et invitent sur un terrain minimaliste et dépourvu du moindre artifice, sauf peut être celui ce n’être pas tout à fait comme les autres, une forme de dream team de la scène très indépendante d’ici ; G.W. Sok (The Ex), Alexei Moon Casselle (Killthe Vultues, Numbers not names...), Don Nino (prohibition, NLF3), Manuel Bienvenu, Benoit Burello, Pascal Bouaziz et Marie Cambois

.

Seul avec Pascal Bouaziz, Jean-Michel Pires avait expérimenté cette musique proche d’une forme de tribalité, non loin des carrefours à peine éclairés de Programme et de Michniak. Cela s’appelait Bruit Noir, et la radicalité du projet était à peine contrecarrée par un humour grinçant, voire saignant sauf quand il décrivait de façon chirurgicale la cruauté d’une parcelle de la chaine alimentaire.

Accompagné d’Anthony Laguerre, la part belle donnée à la rythmique laisse une place importante aux textes, aux textures, aux interprétations, les interprètes pouvant pour certains se confronter à une matière nouvelle, les amenant sur un terrain plus proche du corps, donc au final plus en phase avec l’esprit. Les interprètes se voient comme absorbés dans un tunnel aux façades en spirale noire et blanche, comme un prisonnier dans un monde où le sarcasme l’emporterait sur la bienveillance.

C’est encore une fois avec Pascal Bouaziz qu’est atteint le sommet du piquant, du grinçant, envoyant une forme de culture sur les roses, celle du tout est, tout doit, tout semble, plutôt que de celle ce la sensation pure. La sensation semble être la thématique, face à l’histoire, face à l’amour (Marie Cambois, semble ressuscité les morceaux désabusés d’une certaine pop française des années 60, mais là dans les méandres d’un couloir sonore qui irait vers une désincarnation du jazz, dépossédé de sa grammaire faussement libre pour une conclusion cataclysmique). Le rythme dans cet album semble prendre un nouveau sens, se jouant des sacro-saintes mélodies, les envoyant promener non pas dans les roses piquantes, mais sur les parois d’un cactus terriblement, addictivement piquant. Un cadeau pour ceux qui n’aiment pas le confort des revêtements souples, préférant la vie d’une boule de flipper. Un disque implacable pour la rentrée.




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.