Comme pour yes you’re dead, HGH utilise les points de suspensions pour clôturer sa phrase. Soit que tout y est dit, soit que tout est à construire, la révélation est laissée comme une contribution. C’est avec ce précèdent disque que votre serviteur avait inventé non pas la révérence mais le concept de la fusion avec le sol face à une montagne. C’est dérrière la montagne que le groupe nous emmène. You cannot be serious lui sera un grand champs, une terre cultivée de laquelle le groupe fera tout pour en sortir du grain à moudre. Comme la pochette qui reprend l’une des scènes mythiques de la mort aux trousses, ce disque s’échappe un épis de blé dans la bouche, les bras ballants sans nous semer, il nous emmène avec lui, loin du post rock, car HGH n’est pas un groupe de post rock (sauf peut être sur Fell off the grid). C’est un groupe folk lumineux, une étoile filante radine, qui ne se délesterait pas de sa poussière, pour alimenter des titres en émotion vive. HGH gagne une densité rare comme sur Something you can’t hide, titre qui ne touche plus la terre, il pourrait l’embrasser d’une tension et d’une énergie vive. Mélancolique à souhait cette musique est comme une robe ample, elle ne cache rien quand elle tournoie, et elle absorbe tout se qui se trouve dans son périmétre. Toujours ironique dans sa façon de présenter les choses, HGH se concentre sur chacun de ses pas, allant jusqu’au sommet de la crête sa montagne pour se donner le vertige. Sensation forte pour un disque qui s’aventure dans les grands espaces pour jouir du plaisir de les quitter. HGH n’a pas fini de nous étonner….