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Je ne vais pas vous raconter ma vie, mais alors que j’écoutais ce EP de Bebly, ma fille de onze ans me toise et me balance « papa, tu ne vas pas bien, tu écoutes Vianney et Raphaël maintenant !! » finissant cette phrase par « je sais papa, je suis sévère... mais juste » (l’extinction). Si je ne pouvais me résoudre à prendre au sérieux cet avis juvénile qui se croit arriver, car elle a déjà vu plus de concerts de rock que l’ensemble de ses copains et copines, je pouvais effectivement admettre que le timbre de la voix pouvait nous amener vers Raphaël, et que le côté folk à nue pouvait faire penser à Vianney, sur qui je ne dis plus de mal, car tout le monde dit qu’il est gentil (sauf pour mes oreilles). L’introduction passée et l’échange générationnel digéré, j’étais toujours face à ces cinq chansons à la mélancolie solaire, au spleen poignant. Car si l’écriture musicale est de bonne facture mais répondant au cahier des charges de ce style (on notera une production minimale, mais qui accompagne avec bonheur), les textes eux ne sont pas anodins, mais pourraient nous plonger dans une morosité à la fêlure béante. On pense beaucoup à l’écriture de Miossec comme sur le désespérant et beau « Les Phrases que tu Commences » ou quand l’auto flagellation devient presque un acte aussi héroïque que fragile (Mon Inertie). Comme le montre parfaitement la chanson titre « Le Spleen à Présent », Bebly s’inscrit dans une tradition de la chanson française, mais pas évident que ce soit celle du mainstream, et quand bien même, la force de ses chansons, c’est qu’elles n’ont pas de temporalité. À écouter dés à présent.




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