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Commençons par vous avouer quelque chose, je n’ai pas un disque d’Oasis dans ma discothèque qui pourtant devient l’unique papier peint de ma maison. Au même titre que je ne possède pas un seul album de Calogero, il ne m’est jamais venu à l’idée d’acheter un disque d’un des gangs de Manchester. Par contre, je pense avoir écouté moultes fois les albums, soit suite à un cadeau fait, mais vite offert à quelqu’un d’autre, soit, car mon emploi de l’époque avait dans sa fiche de poste de commander des disques pour la salle de prêt. C’est donc par « obligation », comme Calogero quand j’ai su que Dominique A lui avait offert sa plume, que j’ai écouté Oasis, et pourtant tout devait matcher. J’ai adoré « Supersonic » et son clip dans lequel le batteur donnait toute sa signification à l’expression « le regard d’un merlan frit », ils auraient pu ne jamais signer chez Création s’ils avaient avoué leur amour pour U2 (le passage est hilarant dans le livre) et surtout, j’aimais le côté crâneur, surtout de Liam, qui en faisait tout à la fois une tête à claques, mais aussi un objet de fascination, car derrière tout cela devait se cacher quelque chose de profond, car on ne peut pas être totalement abruti en s’habillant aussi bien.

C’est ce que démontre bien le livre, mais par le prisme de l’évolution sociale et économique de l’Angleterre suite à la période pendant laquelle la dame de fer a fait de cette île, une vision accélérée et désastreuse de ce que vers quoi nous mène le capitalisme forcené. Et c’est toute la force de ce livre, car si il n’élude pas un passé familial qui ne faisait pas dans l’image d’Epinal de la famille anglaise avec la mére fan de la royauté, le pére fan des Beatles et les enfants jouant au cricket, le livre decortique le mécanisme qui a pu entrainer deux futus loosers d’un Manchester économiquement en perdition, de rejoindre la mythologie de la culture mancunienne, laissant la poésie et les prises de têtes pour Morrissey, prenant à leur compte une forme de desanchnatement, de desinvolture. Sans jamais condamner, le livre n’est pas là pour cela, les auteurs brossent un portrait dénué de sentimentalisme, posant à merveille le sujet en commençant par le socle constitué des éléments les plus proches, comme ceux plus diffus mais non moins importants des influences. Admirable dans sa présentation de l’Angleterre sous Thatcher, il ne trouvera pas tout à fait les raisons de la perte (relative) du succès, mettant plus en avant ce que les deux frères donnaient à grignoter à la presse à scandale. Derrière son titre provocateur et ses quelques inexactitudes (Pulp ne vient pas de Londres.), ce livre explique une exception culturelle difficile à comprendre en France où tout est centralisé à Paris, celle d’une ville et d’un groupe qui n’aura eu de cesse que de montrer le majeur à un monde sans fraternité. Oasis, des claques et des bises.




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