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Avec son nom à nous mettre le nez en plein dans ce qui nous a fait peur, les Italiens de Clustersun arrivent à point nommé. Distillant un after punk aux rondeurs curiennes, le trio nous arrivant de Catane, entame une véritable démolition de nos nouveaux barrages, faisant avec ce LP le travail d’un bulldozer à qui nous demanderions de coucher une barre d’HLM, en prenant garde que les gravats forment une oeuvre artistique dépourvue de la moindre structure géométrique, tel un Anselm Kiefer de la musique. Entre Primal Scream, Ride et rythmique hypnotique sans être omniprésente, le trio tente de ravager l’époque, de mettre une loupe sur les horreurs de celle ci, jusqu’à ce que les rayons du soleil qui la traverse, brûlent ces herbes nocives qui donnent au vocabulaire des allures de supplice mortifère. Sauvage sans avoir la rage au coin de la bouche, « Avalanche », désherbe nos dystopies les plus cruelles, nous claquant la vérité en pleine face (Closer / Deeper) afin de faire de notre réalité l’unique point de mire. Le rêve est ailleurs, la tension ultime (Avalanche (Legion 5)) notre passeport pour un enfer plus brûlant que celui des épîtres d’une pythie au bord de l’asphyxie. C’est un disque lourd, qui va vous écraser comme une pression atmosphérique trop forte, mettre à genoux vos espérances nées de la fin de l’enfermement, car Clustersun vous prévient (Juggernaut) l’inutile d’appeler interpol pour trouver le coupable, vous avez la liberté certes, mais elle est sous l’emprise du désespoir et de la crainte. Album contrarié et contrariant, « Avalanche » s’écoutera sous un ciel sans soleil, la peau perlant d’une sueur inquiétante, l’âme indisponible à autre chose qu’aux cauchemars, le tensiomètre explosé par une prise dépassant les valeurs refuges d’une médecine elle aussi aux abois. « Avalanche » ou l’une des dernières étapes avant de plonger dans les gorges profondes et fumantes ou de sauter les deux pieds joints sur une terre aride et poussiéreuse sur laquelle la reconstruction sera difficile mais possible. Ténébreux.




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