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Fruit de la collaboration entre Pepo Galán (musicien expérimental espagnol) et Karen Vogt, chanteuse que nous avons croisé sur ADA via son Projet Heligoland, ce disque est comme un chaînon manquant entre les abstractions ultimes des Cocteau Twins avant la dislocation et le chant aussi mystique qu’inquiétant de Low.

Sur des nuages mélodiques diffus et s’étirant le plus possible, Karen Vogt pose sa voix et se transforme en sirène d’un ciel aux nuages, nous plaçant entre une forme d’inquiétude et de douceur cotonneuse.

Alors que Pepo sculpte la matière et utilisant des textures avec une précaution qui touche presque à la maniaquerie, Karen habille le tout jouant avec des proximités diverses. À l’instar de Clannad dans les années 80, mais avec un talent bien supérieur, Pepo et Karen semblent échafauder un mysticisme sans code ni grammaire, incluant les codes d’une pop fureteuse ( « Stardseed » comme la quintessence de ce travail) et toujours adroite comme un funambule. Et c’est là que le disque gagne notre adhésion, car si le doute peut nous toucher quand à la traversée complète du disque, celui ci sera balayé par le vertige que ces morceaux nous procure, les deux artistes comme les deux côtés d’un balancier.

Disque sourd du fracas qui nous recouvre, « The Sweet Wait » est une poche d’air, un lagon sur une mer en feu, la dernière parcelle nous fissible dans une roche en fusion, une longue prière sans Dieu, une échelle vers le ciel. Magistralement glaçant, prodigieusement réconfortant.




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