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Je ne vais rien vous apprendre, car je ne suis pas le seul à avoir ce « sentiment », mais l’océan est pour le moins la chose la plus vertigineuse qui soit. Pas sujet à l’appel du vide en montagne, je suis attiré par les vagues alors qu’elles me font peur, et rétrospectivement, je cauchemarde d’une balade en bateau faite dans l’après-midi. L’élément me fascine, comme une drogue, qui je sais, pourrait bien me faire passer dans un au-delà sans retour, à moins d’être adepte d’une secte.

Pour son nouvel album, le trio Corde, classifié dans la catégorie électro folk, navigue maintenant dans l’archipel post-rockienne, conservant ce qui fait la force du trio, flirtant avec un médiévisme débarrassé de l’odeur rance des fêtes costumés sur l’époque.

Pour ce nouvel album éponyme, Corde a décidé d’être chahuté par le ressac de la mer, que ce soit via la littérature, l’histoire, ou plus prêt de nous, la tragédie humaine.

Il en ressort un album qui ne s’apprivoise pas facilement, mais qui tel un marin bourru aura le don de vous adresser le regard le plus puissant et le plus humain quand le contrat de confiance entre lui et vous sera acté.

Plus on avance dans les écoutes, plus la diversité des compositions et des sons nous nous appâterons, donnant aux morceaux des allures d’expédition à la Cousteau, sans le Barnum, mais avec la poésie. Ne s’épargnant pas d’affronter des murs d’eau (la musique est à ce niveau un modèle dans la suggestion.) le trio trouve en son violoniste le sextant, guide dans cet univers en mouvement.

Corde hisse haut une voile se frottant autant aux bourrasques imagées qu’au creux qui ne réclament que l’escalade. Un disque fort et long, une aventure entre Herman Melville et Knox-Johnston, entre ciel et mer, entre horizon lointain et sable mortifère. Plongez.




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