Le duo italien Kabuki Dream, composé de Jacopo Gabanini et Franceco Bartoli est de retour après un premier opus au titre cryptique, « Pro.To.Con. », inspiré par un roman de science-fiction écrit par Jacopo lui-même, et de trois EP qui n’avaient pas atterris sur notre planète, « Alice in Hardwareland » , « Club Sessions Vol. 1 » ainsi que « Möbius World ».
Comme pour les précédents, et comme il semble de mise chez les deux musiciens, la science-fiction est le moteur de la possible narration (ce ne sont que des morceaux instrumentaux.), s’inspirant des maîtres de la dystopie et du futur destructeur, Philip K. Dick et George Orwell.
En me renseignant de façon la plus profonde possible, c’est-à-dire à minima avec la conscience professionnelle de Lea Salamé quand elle parle d’after punk, je suis tombé sur ce qui reste pour moi une phrase énigmatique « Les synthétiseurs modulaires, auto-assemblés de manière personnelle, sont fondamentaux pour rendre notre son plus sophistiqué, ainsi que pour donner à l’atmosphère un attrait éthéré et surréaliste » .
Je ne vais pas dire que c’est pour moi du chinois, sous peine de me voir attaqué par la communauté chinoise, mais cela reste aussi abscons que la lecture de Dune alors que j’avais 10 ans, et que j’avais voulu me la raconter. Mais l’essentiel n’est pas là, car cette musique, accompagnée normalement par des créations visuels (prolongation de sa collaboration avec le graphiste Matteo Babbi, mais également avec Luca Zecchi pour le visuel des 14 titres) est comme une forme d’easy listening arrivé tout droit de 2523 après la première apocalypse. Une suite de suggestions qui frappent les esprits et alimentent la machine à rêver, car si pour moi la science-fiction est un art mineur (la banalité des hommes à cinq têtes, les transpositions des tragédies grecques dans un monde futur.....) la musique qu’elle inspire, comme ici avec Kabuki Dream, est digne d’intérêt.