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Qu’attendre aujourd’hui d’un énième album de Peter Murphy ? Après une série de malheureuses tentatives en solo et un retour raté aux affaires Bauhaus, Mister Moonlight ne vaut aujourd’hui rien ou presque. Il s’agit donc plus par nostalgie adolescente (Bauhaus, tout de même, le plus gothique des groupes gothiques avec les Sisters of Mercy) que par réel intérêt que l’on se décide à écouter ce nouvel album baptisé « Lion ».

Premier constat : comme s’il se revendiquait parrain de toute cette faune de groupes à obédience dark-wave (Toys, The Horrors), Peter Murphy voit les choses en grands – production maousse, orchestration grandiloquente, atmosphère implorante teintée de rasades lugubres.

Deuxième constat : le temps ne possède aucune emprise sur la voix de Peter Murphy. De plus en plus Bowie (logique lorsque, dans le film « Les Prédateurs », le Thin White Duke passait involontairement le flambeau à l’auteur de « Bela Lugosi’s Dead »), parfois Richard Butler (The Psychedelic Furs), cette voix semble provenir du purgatoire pour nous raconter un périple en terrains glissants, diaboliques, de là où, normalement, nous ne revenons pas.

Troisième constat : les chansons et les idées ne manquent pas. Dommage que celles-ci croulent sous une production exagérément lyrique, parfois à la limite de l’envolée opératique. Car en expulsant les guitares m’as-tu-vu, l’innombrable superposition de strates et l’aspect stadium qui gâchent néanmoins les trois quart du disque, « Lion » aurait facilement pu accrocher l’auditeur.

Constat final : on rêve de retrouver cette voix au service d’une orchestration sobre, dénudée, toute entière dévolue à l’inimitable chant de Peter Murphy.




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