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Un an après la sortie de son remarquable premier album (« Caillou »), Gisèle Pape – échouant à mettre en images telle qu’imaginée en son esprit fertile la chanson « Bulle », mais refusant d’enterrer un projet qui lui tenait à cœur (vaillant) – nous offre le journal filmé d’une déconvenue que nul manque de temps, de moyens ou d’idées n’en saurait oblitérer l’énergie naturaliste d’une artiste touchante qui sait vivre au plus près de ses émotions et accepte sans défaitisme que le réel parfois lui glisse entre les doigts. Le clip idéal de « Bulle » aurait-il été meilleur que sa version matérialisée ? Pas certain.

En partageant – avec humilité, espièglerie et profondeur – ses désirs (ce qui aurait dû être) et ses frustrations (ce qui n’a pas été), Gisèle Pape nous offre une bien ludique mise en abyme de son travail, en forme de démystification du statut d’artiste, qui comme tout un chacun relève les manches et n’hésite pas à mettre les mains dans le cambouis de ses propres rouages créatifs.