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Hasard du calendrier, des flux postiers et des humeurs de votre serviteur, je m’attelais à l’écoute d’un groupe brestois, alors que j’ai depuis dimanche une dent contre le club de cette ville pour avoir dynamité la défense des Rémois pendant une seconde mi-temps de balle aux pieds, le temps d’un retour au stade tant espéré. Sauf que cette humeur positive a laissé place à quelque chose de plus ténébreux, de plus hostile, voir de carrément chiant pour mon entourage. Je suis donc devenu Chafouin (oui, je sais lecteur, à cet instant, tu te dis, non, il n’a pas osé, mais si j’ose tout, et c’est aussi à cela que beaucoup me reconnaissent.).

Adepte d’un math, rock fureteur et inféodé, Chafouin s’émancipe encore plus avec Trois, Quatre, boule d’énergie à la langue peu pendu, mais avec un verbe musical haut et fleuri. On ne cesse de rebondir tout au long des douze titres de cette odyssée, échappant à une possible montée des eaux de la redite, d’un récif à une pierre immergée, avec une dextérité et une grâce qui donne à l’ensemble une facture chorégraphique. Sous aucune emprise, mais avec un réel respect avec certaines des figures tutélaires (comment ne pas penser à Steeve Reich sur Nouvelle Ancienne), Chafouin déploie toute une batterie de rythmiques tout aussi aguicheuses que démoniaques, lorgnant avec une gourmandise non feinte vers des constructions pop déjantées, n’usant aucun son juste les rimes, comme Epicure (et une de plus). 

Épatante immersion dans ce disque qui par son charme et sa plongée dans les méandres de la création, va me réconcilier avec la ville du Vauban, allant jusqu’à m’époumoner pour accompagner cette fin (Sombritude) qui traduit bien la volonté de faire corps.

La fin du monde peut être, mais le début de quelque chose pour Chafouin.




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