Le fils de la Rédemption, rien moins que cela. Joseph Arthur après deux LP (voir trois avec le gros EP Vacancy) devait donc se repentir et rendre solvable et présentable une musique et des textes moins sombres, moins névrosés. Pour être clair c’était le bon moment pour sortir un disque qui lui ferait toucher du doigt le grand public (expression aussi conne que la France d’en bas). Mais malheureusement pour lui on n’attrape des mouches avec du vinaigre, même balsamique, et la compromission mielleuse est dans le cas présent plus qu’obligatoire. Et pourtant l’entrée en matière nous laissait à penser que le grand écart honnête était possible. Arrangements somptueux (redemptions son) pour une pure pop song à démonter les hits parades, une réussite en mode mineur (you could be in jail) tel un E en très grande forme. Dans la plus pure tradition folk américaine il accouche même d’un classique (nation of slaves) à l’agressivité latente, tel un born in the usa des temps modernes pour cyniques chroniques. Quand à permission, on lui donne sans problème le droit d’en accoucher comme celles ci à la pelle ou encore ce termite song bouffé de toutes parts. Comme pour s’excuser des dérapages il subodore au grand jour sa paternité avec johnny Cash, pensée qu’il devrait garder sans cesse en tête afin de ne pas éviter tous ces écueils. Car ils vont être nombreux les raisons de faire naufrage, que ce soit le pire mainstream (september day) (evidence) (buya bag), de la roucoulade ignoble pour ce garçon (favorite girl), ce strabisme entre le bon et le mauvais côté (in the night) ou les plages complètes d’ennui (you’ve been love) quand le cheval fou bridé fini en cheval de bois (bluelips) . Si joseph nous présente des collages de petits soldats de plastiques, c’est certainement qu’il se croyait en guerre, mais a t-il choisi la bonne ? rien n’est moins sure si l’on en juge par ce monstre bicéphale qui fera de ce nouveau LP la premier accident de parcours d’un songwriter promis à l’excellence. A trop vouloir……il est dur de pouvoir……et nous d’y croire.