> Critiques > Labellisés



Habitué de ces pages, au travers de participations à haute valeur ajoutée au sein de Club Cactus, Filiamotsa ou L&S (dont le When the Vowels Fall nous avait sacrément bottés), de riches collaborations (notamment avec Jérôme Noetinger, sur le Dnt paru en 2020), de productions avisées telles que le premier album de Miët ou de projets solo, à l’instar de Myotis (2019), expérimentation autour de la batterie amplifiée mettant en scène et en son une famille de chauve-souris, dont le Myotis V chroniqué aujourd’hui est une suite (in)directe, Anthony Laguerre, accompagné de l’ensemble Les Percussions de Strasbourg, soit Léa Koster, Théo His-Mahier, François Papirer et Enrico Pedicone, nous invite à un nouveau voyage en terres rythmiques, enregistré en avril 2022 à Strasbourg, au théâtre de Hautepierre. Si Myotis V.I, le premier chapitre de cette œuvre intrigante, se pare d’ambient et de réverbération poussé à son paroxysme, Myotis V.II penche du côté de l’industriel, hypnotique et vibrant à tel point que l’on croirait entendre dans le magma chaotique du métal frappé à bout de bras des voix humaines et des harmonies brouillardeuses, un peu comme lors d’un trajet en voiture, durant lequel le paysage traversé et le bruit du moteur se mêlent en rêveries mélodiques, quand bien même il ne s’agit que d’un véhicule manufacturé circulant sur une piste de bitume. Après l’accalmie de Myotis V.III, le chaos vrombissant de Myotis V.IV qu’un Al Jourgensen pourrait magnifier de sa folie gutturale. Le conclusif Myotis V.VII, du haut de ses quatorze minutes et de ses ponctuations vocales éthérées, entre Afrique du Nord et Transylvanie, mais également par sa structure alambiquée, transcende et synthétise l’intention d’Anthony Laguerre, qui avec brio mêle électronique et organique, dans une subjuguante danse de Saint-Guy : « Une étrange maladie en ce temps / A envahi le peuple / Beaucoup de gens, par folie / Se sont mis à danser / Tout le jour et la nuit / Sans repos / Jusqu’à en tomber évanouis / Plusieurs en sont morts. » (Auguste Stoeber citant la Chronique de Strasbourg).




 autres albums


aucune chronique du même artiste.

 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.