> Critiques > Labellisés



« Dommage / on avait l’espoir de traquer la cause de tous nos dommages / ce qui est fini, ce qui est parti / dommage / on a laissé la vie, nous causer ainsi tous nos dommages ». Remarqué en nos pages avec un album particulièrement apprécié (Après le Soir, 2020), Camille Bénâtre sort en ce printemps grisonnant son quatrième opus, nourri d’observations sociétales tout autant qu’intimes et composé entre Toulouse et Göteborg, dont le titre (Dommage) fera office de viatique, entre regrets digérés et constats lumineux. Invitant sa sœur Louise (avec qui il forme le duo Alone With Everybody), ainsi que Jessica Phan, Stéphan Bertholio et Charlotte Farrouch, avec grâce et gravitas Camille gravit un pan aventureux de la chanson hexagonale, entre William Sheller (la limpidité harmonique, la précision littéraire) et Mathieu Boogaerts (l’espièglerie, la tranquillité, les arrangements malins), luxe harmonique à l’appui (ah, ces accords qui passent du majeur au mineur, procédé simple et tellement efficace, j’adore !). Bien entendu, une petite pointe de références anglo-saxonnes, un zeste de Elliot Smith et de Wilco, les sixties lounge jamais loin (Sans terre et sans roi), mais également du folk conscient, avec un Stupidémocratie à l’intitulé qui se suffit à lui-même et dont les sifflements rappellent ce cher Andrew Bird, magique. « L’homme est capable de marcher sur la lune / et d’abattre des forêts », chouette rengaine sur fond de boîte à rythmes cheap et de Korg. Le registre de Camille Bénâtre, résolument pop et folk, ne s’interdit aucune embardée et convoque bien plus que ces dieux aux temps limité : d’une voix douce et feutrée, il alterne entre ballades avisées et rengaines solaires, faisant de Dommage un hommage à la douce humanité qui innerve ses chansons.




 autres albums


 interviews


aucune interview pour cet artiste.

 spéciales


aucune spéciale pour cet artiste.