Sufjan Stevens est un globe trotter. Après avoir fait le tour du Michigan, il va s’attaquer à l’Illinois et nous narrer sa vision de l’état en musique. Avant de partir Sufjan regroupe quelques affaires, prend son banjo en bandoulière, et surtout il a rempli son baluchon de perles. Treize perles pour être précis, qu’il nomme Seven Swans. Ces perles il va les semer, comme le petit poucet, pour laisser une trace et aussi pour ne pas se perdre. Pourtant à la base, ces perles n’étaient pas sensées être dans son baluchon, mais elles étaient plutôt destinées à rester dans une vieille boîte, en bois sûrement. Heureusement, pour lui, pour nous, la famille Danielson a insisté pour que Sufjan sorte de son baluchon ces quelques perles. All the trees of the field will clap their hands, est un peu comme le lien entre Michigan et Seven Swans, comme si finalement ces deux disques ne faisaient qu’un. Comme si le rêve continuait, comme si nos larmes n’étaient pas totalement sèches, comme si on trouvait finalement de l’or au pied d’un arc en ciel. All the trees o the field will clap their hands, est une des plus belles chansons que j’ai jamais entendu. On sent quelque part que Sufjan exprime toute sa tristesse sur ce disque, on le sent triste de quitter son Michigan qui lui a apporté tant de joie, de bonheur, et qui nous a apporté tout autant. C’est peut être ça la force de Stevens, de nous communiquer par la musique des choses que nous ne connaissons pas, de décrire des endroits avec une simplicité telle, qu’on a l’impression de les connaître et d’écrire de belles chansons. Et de belles chansons il en a plein son baluchon. Et son banjo. Finalement Seven Swans, ce disque inattendu, n’est pas un disque de chutes de Michigan, mais c’est bien un disque de perles, contées par un homme qui va vivre son histoire vraie. J’ai presque envie de crier au génie. Espérons que son périple vers l’Illinois se passe bien et que les perles se transforment en diamants. En vous remerciant.