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Je ne comprendrais jamais le milieu musical. Pas un hasard si je me refuse de rencontrer qui que ce soit, mon métier n’étant pas dans ce domaine. Moi le petit amateur qui ramène sa fraise, pour la fierté de son épouse, la consternation de sa fille et l’indignation de beaucoup, j’ai du mal à saisir certaines choses, comme pourquoi s’obstiner à rééditer (la 28 éme réédition de Last Splash des Breeders serait déjà dans les cartons pour 2038), pourquoi signer avec le diable streaming ou encore pourquoi continuer de donner l’autorisation à Cali de sortir des disques. Dans le cas de Pampa Folks, je n’ai de grief de ce style, d’autant que ce nouvel album, It Starts With The End Of The World, est une réussite absolue. Non, mon incompréhension est, pourquoi ne pouvoir profiter de Foolish As She Goes (second album de Pampa Folks après South By West sorti en 2018 duquel sera extrait un titre pour le Volume 46 de nos compilations) à partir de la mi-septembre alors que nous serons avec nos têtes de Parisiens déconfits, arpentant de nouveau les couloirs du métro, désertés par les touristes, mais bondés par les fourmis de l’économie francilienne. Alors certes, vous allez me dire, juillet ressemble cette année à un mois d’octobre, mais je doute que les labels aient investi dans un service prévision météo. Car ce nouvel album est un disque d’été, si possible sous un soleil de plomb, Pampa Folks nous offrant brise légère, rafraîchissement, et distorsion du temps, comme quand vous prenez possession de votre chaise longue pour la sieste et que vous retrouverez à l’heure du dîner votre livre par terre, surpris d’avoir dormi tout un après-midi. Thomas Lavernhe, artisan derrière Pampa Folks, construit des chansons doudous (Her Ways, chanson de l’été...pour la rentrée) des pièces orfèvreries à porter sous un costume en lin, un chapeau long pour éviter les coups de soleil. Les onze titres, nous emmènent loin, un road trip d’un musicien qui aurait obtenu grâce à sa musique sont passeport californien. Un musicien autant dans un épicurisme raffiné que dans la recherche de la fêlure profonde pour nous y plonger dans une mélancolie terrible (Labyrinth). Suite évidente du EP Always on Time de 2021, cet album semble convoquer, des esprits, des fantômes, des génies, comme pour qu’ils nous servent de pare-soleil, éviter à l’eau de trop s’évaporer, juste assez pour nous. Thomas Lavernhe, joue avec notre appétit de la sieste collée (The Afterparty répondant à The Party et à son thème lascif), notre amour des mélodies imparables, notre irrésistible incapacité à lutter de trop pour jouir de l’instant présent (The End of The World) imprimant un ralenti, compagnon de nos journées d’été. Vous êtes maintenant au courant, il y aura du soleil en septembre, que vous aurez la possibilité de freiner dans ses attaques perverses avec ce It Starts With The End Of The World, injustement privé d’été. Disque d’utilité publique.




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