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Depuis quelques jours, dans les soirées sushi-Manhattan de la rue Oberkampf, l’embarras s’invite plus régulièrement. Les quolibets changent d’âne et les branchouilles se résignent à penser à un nouveau convive pour leurs dîners de con verbaux. Benjamin Diamond n’est plus disponible -trop occupé à disséquer The Village Green Preservation Society- et ne peuplera plus les conversions sur le mode : " Benjamin Diamond, le Kojak de " Music Sounds Better With You " ? Pitié ! Tiens passe-moi un sashimi, mec ".

En effet, le second album de Diamond -mais le premier pleinement assumé par l’artiste lui-même- tient debout. Et de belle manière. Pour accéder au cœur d’Out Of Myself, on prendra soin cependant de contourner la tour de garde promotionnelle sur laquelle s’affiche en toutes lettres et de manière péniblement redondante le gimmick casse-burnes " Mr Diamond a changé ". Comment le saurions-nous ? Nous qui ne connaissions de lui que ce que ses enregistrements acceptaient de livrer -et la dernière livraison ne convainquit guère. Ne s’agirait-il pas plus ici de la révélation d’un pan, de nous ignoré, de sa facette artistique que d’un bouleversement ? L’expression rendrait justice de manière plus fine à l’honnêteté de cet album. Benjamin Diamond semble ainsi posséder une culture pop/rock solide et une sympathie patente pour les songwriters de talent. Il compose un LP qui témoigne de cet encyclopédisme et de cette affection. Point barre. Fermez le ban. Comment interpréter autrement d’ailleurs la clarté pop du lumineux et neworderien " I Wish ", l’évidence gentiment rock du titre qui prête son nom à l’album ou encore le caractère addictif de l’electro-pop de " These Emotions " avec Cosmo Vitelli aux chœurs ?

En bon dévot pop, Benjamin Diamond adresse ici une prière référencée à Ray Davies, Morissey et les autres. Out Of Myself tient ainsi du bréviaire honnête où l’immédiateté jouissive des compositions le dispute à leur pouvoir d’évocation d’une saison dont les signes avant-coureurs tardent à se manifester, l’été. Le patron de Diamondtraxx n’est certainement pas Brian Wilson. D’accord. Le souhaite-t-il ? Sans doute pas. On ne saurait de toute façon blâmer quelqu’un qui chante : " I Wish I Could Be Much Better "…Honnête on disait ? .




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