Deux ans après la sortie de leur prometteur premier album " Tears, complaints and spaces ", les Barcelonais de 12twelve reviennent cette année avec une bombe du nom de " Speritismo ". Bombe. Le mot est faible tant le groupe s’est remarquablement bien éloigné des clichés " post-rock " habituels pour atterrir dans une sorte de terrain vague musical, de friche sonore en devenir où toutes les folies, les mélanges, les accouplements contre nature semblent possibles. Premier groupe espagnol a avoir l’honneur d’être enregistré et mixé au mythique Electrical audio studio par l’omniprésent (omniscient ?) Steve Albini, 12twelve a parfaitement digéré tout ce qui s’est fait de recommandable à Chicago ces dix dernières années mais semble, désormais, se rapprocher davantage de groupes comme Do Make Say Think ou Karate, c’est à dire de cette façon si particulière de mélanger le jazz et le rock (non, je n’ai pas dis jazz-rock). On retrouve ainsi les plages spatiales, les incursions électroniques, le saxophone du groupe canadien, et le son très brut (on croirait entendre un trio de jazz), les fulgurances free-jazz (période Cancel/sing) du groupe de Geoff Farina. Loin de se contenter d’un frileux hommage aux deux influences précitées, Jaime L. Pantaleón (guitares), Jens Neumaier (claviers, effets et saxophone), José Roselló (batterie) et Javier García (basse) ont su parfaitement apporter ce petit plus (l’évidence mélodique, l’écriture pleine de savoir-faire) qui donne toute la personnalité à la musique du quatuor ibérique. A écouter de toute urgence, pour pouvoir dire qu’on connaissait déjà quand tout le monde en parlera.