Qu’il est surprenant de chroniquer en 2008 un nouvel album de Supergrass. Il y a dix ans, alors qu’I should coco faisait la nique à une brit pop guerrière, et que les show case étaient remplacés par des taillages de rouflaquettes dans les FNAC, Supergrass était un groupe telle une crise d’adolescence qui ne vivrait pas plus qu’un papillon. Depuis Gaz et sa bande nous épatent d’album en album, sans faire trop de bruit, sans remplir des stades, mais en construisant une œuvre qui charme. Pour diamond hoo ha c’est à un glam rock survitaminé que nous avons le droit. Des hymnes rageuses (diamond hoo ha man fait la nique à un ancien jeune, Beck, qui a bien vieilli) pleines de yeah, de oh de hoo ha jalonnent un album dans la droite ligne des productions précédentes. Disque de voyageur, diamond hoo ha prouve que Supergrass est l’unique survivant crédible d’une époque où l’Angleterre était la terre de la pop. A trente ans ils sont déjà des figures tutélaires sans les expérimentations et les remises en question extravagantes de Radiohead, touchant du doigt le panthéon de la pop anglaise. Hoo ha.