Certainement trop à l’étroit dans une sémantique trop confinée dans des règles qui font passer l’international board pour un groupe progressiste, le Mon’s rock orchestra a quitté notre langage pour s’en créer un autre, plus proche de leur musique. C’est celle-ci qui a sonné le glas de la conformité. Mon a depuis ses débuts toujours défié les genres, mariant avec excellence le classique à la pop et au post rock. Avec cette nouvelles démo de trois titres, les foulées sont géantes. Ce groupe de plus de six membres (cf une rubrique iconoclaste de leur site) accélèrent sa maturation, sur trois titres aussi différents que complémentaires. C’est « lukrym »qui ouvre le disque, d’un déluge sonore inaugural sortira une ambiance toute en tension qui n’est pas sans nous rappeler certains passages du Floyd. Lykrym est un titre ravageur pendant lequel les violons sont en danger. Après l’apocalypse évitée de justesse, « daak tyle rhak » sautille. Il y a une ambiance de western étonnante sur ce morceau. La batterie qui installe une « métronomie » obsédante est rejointe par des guitares dansantes tout en s’éloignant d’une possible figuration. Pour « Finne » c’est au violon d’ouvrir. Le morceau est chanté. « Finne » est une pop song jouée à deux à l’heure, pour mieux l’habiller, sans la surcharger. Quand le groupe en son entier y chante, l’émotion est à son comble, et l’on comprend comment, un jour, un langage devient universel.