Cette chronique ne devait jamais voir le jour. 31 décembre avant de définitivement rentre toute velléité de régime totalement obsolète, je faisais part à Barbara Carlotti de mon découragement à ne pouvoir retranscrire en mots ce que l’écoute de son disque peut me procurer, syndrome connu à l’écoute des premières démos d’angil, muet face à la beauté. Le bordeaux aidant je finissais par accoucher le 2 janvier d’une chronique poussive mais tentant tant bien que mal de vous faire comprendre que l’année ne se fera pas sans Barbara enfin pas pour moi. Le 3 janvier m’attablant pour une relecture avant une mise en ligne je ne retrouve pas trace de ce fichier, mais toujours dans ma tête des explosions rentrées d’Anaïs, de ses sourires de cannes de l’argent ou de paris plage. The evil side est ici le fil conducteur, celui des liens défaits, ceux de Tunis, chanson qui n’aura eu besoin que de deux écoutes pour rentrer dans mon panthéon à vie, et probablement des milliers pour finir par assécher des yeux qui ne peuvent supporter la beauté des sentiments. Tunis est ce qui peut faire ressortir dans chacun de nous la vraie nature de nos vies, tout en nous amenant enfin à avouer nos faiblesses quand les carapaces nécessitent de garder le flan robuste, alors que derrière tout s’effrite. Sept morceaux à la simplicité économe, au classicisme jusque dans une voix qui fini par réduire notre peau en une surface perdant de son uniformitée lisse pour celle de ceux qui trouve dans les sentiments des raisons d’espérer, même dans l’éloignement. Heureusement Barbara n’est pas que mélancolie. Catherine Deneuve pourra témoigner de cet humour à froid, et Bertrand Delanoë de ce sens de la pique souriante. Me souvenant de la fin qui me poursuivait je ne résiste pas à la réécrire, paraphrasant cette voix délicieusement accentuée d’Anaïs, " ma vie est plein de hasards et miracles je trouve ". Avec les chansons de Barbara Carlotti je fait mienne ses paroles. A découvrir absolument et d’urgence.