Il y a quelque chose de plaisant qui se dégage des chansons de The Fleets. Même quand le trio se prend pour les Whites Tripes (hello hello) il transparaît une émotion. Celle-ci vient tout d’abord d’une écriture pop sans fioriture, qui connaît ses classiques (évident pour les Beatles). Le trio aborde ses morceaux avec mesure, à pas feutrés il injecte le deuxième facteur d’émotion, la sensation d’avoir à faire ici à un groupe soudé, qui avance comme un seul homme (parfois bien accompagné comme sur holy 17). Pour finir, le chant parfois naïf, parfois difficile, mais toujours touchant arrache nos défenses immunitaires de vieux routiers, filant le frisson, donnant une proximité à Millionaire. Pour ces neufs titres entre folk et pop, le trio tente comme sur la chanson titre (millionaire est un ping-pong étonnant) de se créer un univers propre tout en ne quittant pas les rivages de leurs influences. Humilité (on ne chante golden jicket SM de cette façon sans être quelqu’un de bien) mélancolie et talent mélodique, font de cet album une vraie découverte qui pourrait faire de The Fleets, non pas des millionnaires, mais la révélation pop française de l’année.