Je ne savais trop comment interpréter l’installation contemporaine qui illustre le nouveau cd de Aucan. Oscillant entre une autodafé de l’art écrit et de l’art musical, ou la création d’une galaxie des arts qui ne tiendrait qu’à un fil. Nos jeunes italiens de Brescia, ville qui aura connu le géni Baggio, à défauts d’être des artistes conceptuels, conçoivent des pièces dans lesquelles le rock rencontre l’électronique, non pas pour une séance de big beat qui fait du bien au corps mais qui au final bousille les neurones, mais plutôt une rencontre pendant laquelle les deux mondes se parlent. Les instruments poussés pour certains au paroxysme de la violence rentrée cohabitent avec tantôt des scories électroniques ou des virgules comme arrivant d’un satellite à la dérive. Loin des préceptes quasi mathématiques de ce genre de musique, Aucan préfère les matières sans résultats fixes, pouvant dés lors y rentrer des suites et des problèmes à plusieurs inconnues. On pourra alors mieux comprendre la pochette du disque, une galaxie qui utiliserait les ponts pour coexister et se mêler. Aucan trois fois plus de raison de croire au brassage.