Au sein d’Absentee, on aime le contre-pied. Jugez plutôt : " Le son Absentee ? C’est un peu la musique que tu entends à la fin d’un film quand les personnages commencent à s’embrasser…Et en même temps c’est le genre de musique que tu entends quand l’un d’eux se fait renverser dans le dernier quart " ironise le guitariste Babak Ganjei. Et en effet, l’écoute de Donkey Stock, mini-album du quintette signé sur Memphis Industries, confirme les dispositions gymniques du groupe qui les autorisent à glisser durant 26 minutes d’un rock à la My Morning Jacket vers des ballades à forte teneur en Tindersticks. Ce chouette premier EP du groupe emmené par Dan Michaelson débute par le titre " Rainy Days Swimming " enveloppante et neurasthénique ritournelle harmonica-batterie sous prozac jouée aux balais sur laquelle Michaelson croone avec élégance. Quelques titres plus loin on poursuit dans la déconne avec " My Dead Wife " joli moment de désenchantement musical éclairé de çi de là par un motif de clavier qui trouve parmi les accords d’une guitare en convalescence et quelques chœurs naïfs des alliés de poids pour convertir le morceau à la " positive attitude ". Le titre se termine d’ailleurs sur les paroles du " You’re The One That I Want " empruntée à un Grease dans lequel Travolta et Newton-John manqueraient dramatiquement de sommeil. "In The Toilets, Again " prend la suite et ouvre grand les fenêtres à l’aide de chœurs chantés du bout des lèvres par Melinda Bronstein. Il y est cependant question de mauvais sexe dans les gogues… Ne pas croire pourtant que Donkey Stock plombe. " Something To Bang " en l’espèce sort les guitares saturées et la batterie up tempo pour un détour rock rassérénant. Un mini-album gigogne pour un groupe dont on ne peut que se réjouir du passage sur le long format. Oh, et Romeo Stodart des Magic Numbers joue de la basse sur inq titres. Si cela pouvait aider Absentee à entrer dans la lumière…