Parent pauvre, ou plutôt détesté par les parangons de la musique sérieuse et imprégnée de référence, la ritournelle n’a jamais eu bonne presse, et pourtant. Quoi de mieux que cette petite musique sympathique qui va vous accompagner quand vous serez seul, ces notes que vous vous repasserez en boucle en sifflotant avec un rouge gorge ami. Je ne parle pas de la chanson passant en radio le matin et vous donnant la honte auprès de vos collègues quand vous fredonnez l’air complètement idiot aux paroles aussi stupide qu’un jeu sur TF1. Eliote & the ritournelles assument. Ils signent des morceaux que l’on pourra chanter sous la pluie en attendant le train, ou même en parcourant à cloche pied un plage du sud ouest. Prenez « Pour les enfants qui ont peur de l’orage » et son refrain qui retourne les tripes d’un futur papa qui se demande si sa progéniture ne va pas penser plus à Tokyo Hotel qu’à Swell. Éminemment sympathique ces folk songs au accent très pop se baladent entre San Francisco et Paris, humant les embruns marins pendant son voyage. Minnie Benoliel dans son rôle de sirène, de figure de proue, irradie des chansons qui donnent aux guitares le droit de se déguiser avec autant de costume qu’il sera possible. Entre Vashti Bunyam et Feist pour la façon de placer ses phrases, Minnie donne à la ritournelle une assise nouvelle, loin de la futilité, proche de l’art. Au revoir les fantômes. Un gros coup de cœur.