Au sortir du bruit insondable d’un RER voué, toute sa sainte vie à vomir des gens sur des quais, se plonger dans « The House On The Causeway » c’est comme prendre un bon bain chaud quand dehors il fait un froid humide. Dans ce disque vous y rentrez nue, absolument dépourvu de la moindre couverture, vous ne savez rien de Reigns, et vous vous en foutez à la limite, l’ivresse des effluves des parfums dispersés par les vapeurs de l’eau vous bercent. L’attention baisse alors, l’écoute se fait moins attentive, l’atmosphère est plus lourde de la moiteur, et vous ne vous rendez pas compte que derrière quelqu’un rode, et est prêt à vous foutre une trouille sans nom (Crex, Crex, Crex). Reigns joue au jeu du chaud et du froid, avec la dextérité d’un charmeur de serpent qui ne cherche qu’à vous endormir pour de bon. Sombre mais caressant, ce disque de Reigns n’a pas la symbiose absolue, mais prend à contresens une route sur laquelle la seule alternative est soit l’accident ou la sortie de route. Voyageant en RER je ne crains pas la suite, mais je vais me méfier des charmes relatifs dans un monde assourdissant. Attention émotion fraiche et tordue.