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L’hiver est long, froid, humide, aussi agréable qu’une caresse avec un gant de crin, une vraie plaie pour les amoureux de la douceur, ceux qui préfèrent ne jamais avoir à faire avec l’extrême. Pour Belone Quartet peut importe la saison, l’époque, on n’est là pour glacer l’atmosphère, ou tout du moins pour ne jamais la réchauffer, rappelant les fantômes de Joy Divison pour hanter une musique qui se nourri du rythme. Avec 1802, le duo enfonce le clou de « Les Prémices de la Béatitude naissent de l’Amertume ». Avec Antoine Bellanger et Benjamin Nerot aux commandes, Belone quartet est un faiseur de tubes froids, des mines d’addiction, une drogue dure avec une face faussement colorée, une autre totalement ombrageuse, noir sans jamais tisser des liens avec une épouvante glauque. Guitares frôlant la dissonance, basse toujours à la limite de l’explosion, synthé et boites à rythme trouvant une seconde vie sur ces morceaux de danses hypnotiques, Belone Quartet maitrise son savoir faire avec une fascination rare. Car Belone quartet fascine, non pas que l’on soit face à un disque qui révolutionne le genre, c’est juste que le duo parvient avec un terreau, une tourbe usée, à réveiller des fantômes anciens. 1802 n’est pourtant pas une nouvelle raison de voir le mouvement gothique revenir sur le devant de la scène, non c’est un disque qui ressuscite une musique froide et dansante, une manière de conjurer la mort comme un indien dansant autour d’un totem, comme la cheminée fumante du dernier plan de Control. Décidément Belone Quartet est un groupe très important, un bourdon.