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Les histoires de vie terminent mal, et pas qu’en général, mais les histoires d’amour elles peuvent durer, se prolonger écrivant un joli livre, une fresque de l’intime. Cornflakes est une histoire cool, d’un groupe cool, un, si ce n’est le seul artisan à réussir à manier les outils de ce que l’on appelait dans des temps pas si anciens, mais qui le paraissent, le rock inde. Il est probablement le plus honorable, le plus touchant, le moins fabriqué. Pendant que la majorité des contemporains visent l’invention pour ouvrir une page, que d’autres suivent une mode qui pourraient les amener dans un récif aussi pointu et sans âme qu’un morceau des Black Eyes Peas, nos Cornflakes Heroes fouillent dans les males, et ressortent des bijoux, non pas pour en demander une remasterisation, mais juste pour s’en faire des jouets fantastiques. Si Pavement était encore de ce monde (je parle de Pavement, pas le groupe qui est passé récemment au zénith) il trouverait des cousins européens bien sympathiques, et il aimerait probablement mettre en commun leurs jouets pour en faire nouveaux toujours aussi drôles, romantiques, sautillants, joyeux, attachants… Alors faisons valser les étiquettes au son de « In My Rags » (c’est cool en plus c’est le titre présent sur le volume 23 des compilations ADA) retournons dans le fond des toilettes avec un gamin joufflu avec « Road Sign » quitte à convoqué les fantômes qui rodent dans les placards de « Not Too Amused ». Fantôme ou monstre comme « Ecstatic Peace », l’ovni, le loup dans la bergerie, titre qui est peut être le plus grand titre « pavementien « jamais écrit par un groupe français. Plus de 15 ans après Wowee Zowee, Cornflakes heroes redonne au style slacker une nouvelle jeunesse. Alors enlevez le mot cool si vous le trouvez too much et retrouvez nos hérauts d’un rock simple et détendu pour un troisième album toujours aussi impeccable, érudit et mal peigné, qui sait nous quitter via un hymne doux, mélancolique et fédérateur « Not That Ok ».