On avant peut être enterré trop vite Cercueil, ne donnant pas beaucoup de possibilité pour le duo de s’inscrire dans la durée, avec son électro qui semblait vouloir se suicider à chaque instants. Le doute était possible, n’avions nous pas à faire à de vrais morts vivants, surgissant d’un sarcophage déterré par Suicide un soir de surdose amphétamine ?

Comme un Sherlock Holmes de la musicologie mention passable, je cherchais des indices, au premier desquels, la vie. Pouvions nous compter sur des battements de cœur, ou sur le bruit d’ongles cherchant à tester le bois, et sa résistance à l’envie de s’échapper. Si le pouls du disque tendrait parfois à l’encéphalogramme plat, il témoigne d’une activité plus que cérébrale. Les seringues de dopamine sont là pour redonner de la vie quand on perçois une chute brutale de la tension. Nous entrons alors dans une configuration autre comme « The Guest » où la parole est toujours aussi calme quasi vaporeuse, sautillant sur de brusques et soudaines poussées de fièvre, presque euphoriques.

La transe est souvent une façon de transcender le vivant pout rejoindre les esprits. La transe offerte par Cercueil n’est pas pour un appel aux morts, mais plutôt une façon nouvelle de discuter avec les vivants. Au lieu de chanter à tue tête sur des beats d’enfer, Cerceuil accompagne une rythmique électrique datant du début des années 80, faisant rebondir les cordes de la guitare à la place des peaux ou des sampler. Comme les pochettes des deux albums et du premier EP, Cercueil tente des collages, au premier lieu duquel le chant maniéré et intriguant de Penelope, presque en décalage avec une musique presque froide, sauf quand elle nous oblige à sautiller sur nous même (le sol chaud probablement).

Cercueil s’installe dans le paysage musical français, le ripolinant de pixels noirs, qui deviennent colorés si nous nous inclinons. Un disque à ranger entre Mezzanine et un livre de Regis Jauffret. Une posture classe, un pied dans la tombe un autre sur un dance floor machiavélique.