Son surnom c’est le Randy Newman Canadien, et il joue un instrument très à la mode, le ukulélé. Il écrit des paroles aussi corrosives que dérangées, n’hésitant pas à fouiller dans les sexes pour en sortir nos aspirations premières, nos petites manies lubriques et pas toujours saines. Il est capable d’écrire en anglais en français en espagnol, probablement en bolivien ou en ouzbèk dans un dialecte local utilisé par trois familles qui se déchirent pour en reconnaître la paternité, ce qui pour l’occasion lui donnera certainement l’idée d’en faire une chanson avec des castors.

Il est proche d’être le frère illégitime de Kurt Wagner (écoutez « Travel Writers » c’est étonnant) qui aurait plus souvent joué avec David Gedge (Holidaymakers / Amateur Rappers) qu’avec les copain neurasthénique de Kurt. Il a le débit très haut, ridiculisant votre ADSL ou les supposés « spoken worder » qui déclament à la façon d’un bip bip avec le coyote aux fesses. Il aime le rock, le vrai celui qui ne réclame pas de coller avec les idéaux d’un nouveau sociologue, c’est presque animal. Il y a des pas de danse à inventer, des mouvements du corps à esquisser. Il écrit une chanson au nom de « Realists » et on y croit, on se prend même à retourner dans le Saint Germain d’autan. Il parle de sexe sans concession, quitte à paraître brut de décoffrage, mais au diable la bagatelle en ces moments triviaux. Il a un côté Leonard Cohen qui aurait abandonné son code de conduite de la classe intégrale, pour retourner dans son adolescence où le bon goût n’était pas de mise. Il a un côté Mark E. Smith (Sentimentalists) avec un esprit de groupe autour de lui pour mieux tout dézinguer. Il y a plein d’autres choses chez The Burning Hell, et surtout de l’hilarité comme sur « Wallflowers » chanson à vous dégommer les zygomatiques, tranquille sous le soleil.

Quand avant nous le droit de parler de géni ? En croisant The Burning Hell je pense que nous pouvons nous le permettre, en crânant à l’écoute de « Industrialists » chanson implacable.