Poussière tu es, musique tranquille tu auras

Des chansons mutines, des airs folks doucereux, guitares qui grattent, voix presque chuchotante : This Quiest Dust dépose aux pieds de nos oreilles un album enjôleur.

Catherine Watine au chant et Paul Levis (accompagnés d’Arnaud Delannoy, un ancien compagnon de leur formation commune Watine) interprètent ici les poèmes d’Emily Dickinson. La poétesse américaine a vécu au XIXe siècle, isolée, écrivant en cachette des milliers de vers. Solitude, mort, mysticisme, l’ambiance est gohique et This Quiet Dust en tire une jolie matière. Guitare, vilons, percussions, cuivres, on entend le plancher craquer, le vent souffler et arbres se pencher et résister aux souffles impétueux.

De la même manière que Lost in the Trees, Bowerbirds ou Horse Feathers, This Quiet Dust conjuge une certaine légèreté musicale à un univers sombre. MAis à la différence de ces groupes, ils y ajoutent une touche pop (les cuivres, par exemple) qui permet, un peu, de les différencier des nombreux groupes folks ayant pullulé es dernières années.

Car la beauté du projet n’exclue pas une redondance liée au genre musical : l’harmonie des voix, les guitares, les échos, c’est bien joli tout ça, mais c’est presque un peu trop joli. On ressort de l’écoute un peu surpris de ne pas en retenir un peu plus. Toutefois, l’impression ne dure pas, car comme la poussière revient toujours, on réécoute avec de plus en plus de plaisir l’album de A (comme atmosphère) à Z (comme zénithude), happés par les variations d’ambiance, la tristesse des mots et le savant mélange d’instruments.

Et comme ils ont le sens du partage, This Quiet Dust ont fait remixer des morceaux par Cascadeur, Death by Shipwreck et The Second Left Hand, joli patronage, donc. Et on se souvient qu’ils avaient offerts certains de leurs morceaux aux lecteurs d’ADA, cette générosité s’applaudit aussi. This Quiet dust, le titre qui a donné le nom au projet, est toujours téléchargeable ici :

http://www.adecouvrirabsolument.com/compilations/volume-29.html#