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Qu’est ce qu’il y a derrière ce nom, entre le froid Alaska et le contrôlé carré, des sons affolés par des vies qui pourraient passer sans soucis, rectilignes, qui ne veulent pas d’invisibilité, qui renient ces facilités, ces vies trop aisées d’un confort chamallow de similaires et copies.

Pour cela, il faut faire du feu sous les glaces arctiques, et ébaucher des rondeurs dans les angles, être prêt a changer une chanson au beau milieu de la perfection pour aller plus loin, éviter l’attendue a base de retournements de situation, de patchwork soniques, ouvrir la curiosité.

Si l’explorateur y arrive, ça sonnera comme ça, entre glace et coins, un « National » plus humain, un « white lies » plus ouvert, un « Interpol » plus aiguisé, Nick Cave heureux, je ne dis pas meilleur qu’eux, mais presque déjà en parallèle, peut être plus sauvage, puisque pousse derrière l’ensemble une guitare enragée (et superbe) qui domine les éclairs de cordes comme gorges enrouées.

Citer des sons venus d’âges et décennies, des Bowie (Love at 1000th sight), pour cet usage fraternel et sensible de la voix d’un narrateur, des ci-dessus nommés, des Rem situés « Oddfellows local », mais au diable, j’aime pas parler des influences, je parle de sensations, et dans leurs écumes on peut perdre les notions de justes et désajuste, trouver nos propres déséquilibres, nous retrouver dans des sueurs en pleine salle de concert a tourner la tête baissée machinalement de droite a gauche dans la buée que créent les corps, d’un monde de costard a une tribu de punk dans une transe de luxe et naufrages de loosers, baignés dans ces atmosphères oniriques des Marquis de Sade (Civil wars). Alaska square est une définition du mot contraste, entre pleurs et luisance, entre chien et loup, capable de créer dans des cacophonies brutales de rocks a la puissance dix, et de détruire dans des passages folks (Napoli) fabuleux pour psychanalystes des abimes et montagnes, puisque ce qu’on croyait lisse est un bas relief d’énergies sismiques infatigables que ne renieraient aucun Pink floydiens.

Dieux que cet Alaska est vaste pays, dieux, leur territoire est immense, l’empire est si grand qu’il se divise en émotions infinies qui vont d’un rythme de baguettes énervées a une basse de caves obsédées, en passant par la tonitruante guitare qui ne sait si se fâcher ou séduire, ou qui le sait trop bien (j’ai l’impression ferme que ces gens là sont des musiciens) puis la voix, parfaite voix de malsain vilain, sournoise et hypnotique, jouant a chercher vos désirs du bout de son timbre, roulent et trompant les sens, d’un instant morne a une minute d’illuminations de 14 juillet. Alaska Square est un groupe qui étonne depuis le déjà connu, qui détonne depuis le somptueux, qui résonne depuis la colère, qui a chaque angle de son carré rebondit vers d’autres sons. Alors pour cette adrénaline entre belle et brute, ce rock entre connus et inventé, pour l’éclectisme des sons, croisons l’Alaska et tout son empire.




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