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On a envie de longs vols, d’avions sans ports, de lointains sans noms, de terres loin de nos pieds, de racines déterrées, d’étendues illimités a nos fuites, de creuser nos crânes et verser tout, jusqu’au vide de nous, et enfin sur notre trône d’air et de nulle part, dans cette grande solitude qui a raison sur tout regarder autour.

C’est là qu’on comprends la petite beauté, la gentillesse de Norgarden, dans ses hauteurs abandonnées, nos petites noyades se font dérives sages, entre les violons d’adieux classiques et les tambours des toujours électrifiés, et c’est là qu’on aime être, dans ce son peaufiné a la recherche de la surprise des contrastes dans une atmosphère connue et domptée, sans sauvageries ni crissements, des easy listening pour rebelles intérieurs, abreuvés de folk, de rythm and blues, des Neil Diamond de nouvelles cités, des druides celtes d’urbanisations mécaniques, des chercheurs chimiques du naturel en plein rituel irrévérent, gospels sans anges, aux idées de villages en fêtes peuplés d’amours déçus (Spanish Dragon).

Il y a dans ces domaines égarés de tout des voix calibrées qui renient la perfection, certes, mais en touchant mieux nos cordes sensibles, voix humaines qu’aucun ange (ni démon) ne sauraient imiter, qui se nouent comme filets de matelots saouls enragés par les lumières (Face in the mirror). Et puis ces mélodies appliquées, sans bouleverser, mais qui s’immiscent peu à peu dans les semelles de nos chaussures et vibrent le long de nos os (American motel kid), qui nous animent en nous oppressant, qui nous attristent en nous dansant.

Des accords de vieux protest-singer d’une mélancolie lucide, qui frôlent le rock le temps d’un émoi, d’une perte mues en belles phrases, lettres de calligraphie fine (in the shades). Et au-delà de nous, de ces vols infinis on ne sait-où, quand plus rien ne nous oriente quand nos sens se désorientent enfin, on apprend mots a mots, son a son les petite lueurs de rythme de chair qui expliquent les envies et donnent raison aux départs des vols, aux absences de ports (The puzzle-in your mind). Il sera dur de retrouver la terre, il sera cruel de s’enraciner de nouveau, bien que l’on à sur la platine un billet d’aller sans retour obligatoire, un départ toujours a temps de surgir, et nous porter aussi loin que s’entende la musique.




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