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Too young to live, to fast to die. Mouvement essentiel du début des 90s, l’indie rock a fait florès et aujourd’hui encore ses thuriféraires sont dans la place. Le trio lillois Goomh (clin d’œil au révéré Goo des Sonic Youth ?) nous propose, avec Background Noise, premier album copieux déclinant en quatorze compositions bourrées de fuzz, de stridences et de distorsion, convaincantes mélodies à l’appui, une orgie sonique rappelant tout autant Placebo (la voix au bord du gouffre) que les Smashing Pumpkins (structures éclatées, six-cordes foisonnantes). Mélancolie en avant, Alexis Rolland (chant, guitare), Julien Rolland (chant, basse) et Nicolas Dogadalski (batterie, claviers), qui sur la monumentale ballade Cotton Lace – sommet ! – invitent la violoncelliste Louise Coffyn, explosent les limites du genre, pour s’aventurer vers le grunge, la noise et la pop, à l’instar d’un i.t. qui rappelle Venus (émouvante scansion sur fonds d’arpèges en mineur) et Muse (la grandiloquence maîtrisée) : le son est énorme, les harmoniques emplissent l’espace, comment ne pas headbanger dans son salon ? Plus loin, les profondément lyriques Between yr leGs et Close, doublé gagnant, démontrent que Goomh a un sens aigu de la dramaturgie, qui fonctionne aussi lorsque les guitares folk sont de sortie, à l’instar d’un a humminG poignant et néanmoins psychédélique. On se laisse porter, les yeux fermés, chaque chanson révélant son lot de surprises, telles l’espiègle introduction de (my) kontrRAaddiktion, les couplets catchy de work of heart ou l’ambiance garage country de vaGabond. Le dantesque Background Noise se termine sur un revol de haute volée (clin d’œil au révéré Evol des Sonic Youth ?) (oui, je suis espiègle), dont l’ossature désarticulée évoque un Jeff Buckley expérimental, belle manière pour Goomh, rageur et soyeux, de synthétiser en un seul morceau ses aspirations stylistiques et de taper dans le rouge, un rouge sanglant teinté de spleen qui leur va comme un gant. Montagnes russes émotionnelles.




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