Nom de l’artiste : Titi Robin Michael Lonsdale Nom de l’album : L’ombre d’une source Ce que j’aime chez A Découvrir Absolument, c’est que jamais Gerald De Oliveira, notre saint patron, ne m’a censuré ou freiné. Malgré ses couleurs plutôt Indie, A Découvrir Absolument sait s’ouvrir à d’autres musiques.
Quand je propose à Gerald de chroniquer la rencontre entre le Blues arabisant de Titi Robin et la poésie de cet immense acteur qu’est Michael Lonsdale, nous sommes loin des terres habituelles propres à ADA.
Pourquoi vous parler alors de "L’ombre d’une source" ? Les raisons sont nombreuses.Enumérons les.
La première : Depuis quelques années, mes axes d’intérêt se sont déplacés vers des musiques qui n’ont plus grand chose à voir avec les codes de la Pop. D’Arvo Part à Joseph Canteloube, de Federico Mompou à la beauté de Pollini jouant du Chopin, je trouve souvent en ces lieux bien plus d’impressions intenses que la seule adrénaline enivrante et anesthésiante de l’énergie du Rock.
Parmi ces raisons, il y a aussi cette envie de poésie comme seule foi et loi, pas de ces sentences moralisatrices mais plus des suggestions.
Autre raison, l’affirmation de belles personnalités dans toute la puissance de la douleur.
Enfin, je ne sais pas si je vous ai déjà dit combien j’aime d’amour la voix traînante, presque comme un murmure de Michael Lonsdale. Ce grand monsieur qui nous accompagne depuis si longtemps avec cette présence à la fois imposante et raffinée, pas de ces charismes écrasants, plutôt la saveur d’une écoute attentive.
Comment ne pas être ému aux larmes face à ce vieux prêtre médecin qui avance vers sa mort dans "Des hommes et des dieux" ? Comment oublier ces instants dans les films de Losey, Bunuel, Truffaut ?
"L’ombre d’une source" est un fragile équilibre de nuances, de douceurs, d’intensité et de dialogue entre un vieil homme qui voit le bout du chemin dans son champ de vision et un homme plus jeune... Les moments du passage, de la transmission de ce qu’on voudrait voir se perpétuer après sa disparition, sont arrivés. L’instant est au partage, à l’écoute de l’autre avec ce pouls qui file de moins en moins vite